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Andaloussiate

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Musique andalouse d'hier et d'aujourd'hui


A propos de l'ENMA

Publié par Andaloussiate sur 2 Juin 2007, 05:36am

Catégories : #Publications- Interviews

L'Andalou à la page 

L'ensemble national algérien de musique andalouse entre authenticité et modernisme.
La maison de la Culture Abdelkader Alloula a abrité un concert de musique andalouse donné par l'orchestre national de musique andalouse dirigé par le musicologue Rachid Guerbas. Cette soirée musicale n'a pas drainé un grand public, le chef d'orchestre a montré sa déception en saluant les mélomanes présents car la ville de Tlemcen a-t-il précisé «est le berceau de la musique andalouse avec son patrimoine historique et musical et surtout ses grands cheikhs tel que Hadj Cheikh Larbi Bensari, Hadj Abdelkrim Dali, Feu Hadj Bouali Mohamed et d'autres. Je suis en train de faire des recherches pour immortaliser cette musique pour la rendre universelle».
 L'ensemble réunit en son sein des musiciens issus des trois ensembles régionaux, représentant trois écoles classiques algériennes, Cordouane Sanâa Alger, Ghernatia de Tlemcen de Seville, le malouf de Constantine sous la direction du prodige Rachid Guerbas, musicologue, compositeur et pédagogue. Ces trois ensembles, précise la fiche technique du grand orchestre andalou, désirent tenter l'expérience de se détacher du dogmatisme de l'assimilation rigoriste d'un seul modèle de référence.
 Ce groupe qui a donné des concerts à Alger et à travers tout le pays s'inscrit dans le cadre de la manifestation «Alger capitale de la culture arabe 2007». A la fin du concert, Rabia l'animatrice de la radio locale qui a transmis en direct la nouba Mezaroun a organisé une petite table ronde avec la presse, Rachid Guerbas et quelques musiciens.
 Rabia a accroché l'artiste par cette question pertinente : «on vient d'assister à une prestation entre symphonie et Nouba, n'est-ce pas la 25ème nouba ? Rachid Guerbas précisa qu'on n'a rien supprimé, il y a une seule école pleine de richesses. Je suis un chercheur neutre qui recherche la cohérence culturelle. Ce n'est pas facile, même l'institut de musique d'Alger n'a pas un département d'études sur cette musique andalouse malgré le grand boulot fait par Iles qui a fait plusieurs enregistrements avec feu Abdelkrim Dali, Dahmane Benachour, Serri et d'autres. Il y a eu jusqu'à présent une transmission archaïque. Le «mur de Berlin» doit tomber, on renoue avec nos ancêtres. Je comprends les conservateurs mais on doit rénover avec l'Ijtihad pour faire atteindre à cette musique l'universalité».
 Le chemin est difficile, d'autres musicologues l'ont fait avant cette tentative de Rachid Guerbas, le pionnier étant Mahieddine Bachtarzi, comme Souste Emérite que je viens d'écouter dans l'émission choumou (bougies) de l'ENTV, Boudjema Merzak, les violonistes virtuoses Mokhtari, Karadjilali. Tranquillise-toi M. Guerbas, le problème de la culture algérienne est plus grave il faut le chercher d'abord à l'école, la famille puis la société qui a perdu ses repères et ne pense plus à cette «musique savante» sauvée de l'oubli grâce au sacrifice de nos chouyoukhs qui, sans utiliser le solfège, ont pu nous transmettre 16 noubas sur 24 récupérées après l'exil des andalous vers l'Afrique du Nord en 1492 (chute de Grenade).
 A mon avis, la programmation de votre passage à Tlemcen berceau de la musique andalouse et ses dérivés (Hawzi-haoufi-châabi) a été mal préparée : le lundi étant un milieu de semaine, c'est une période d'examens pour les enfants et surtout que les associations musicales de la ville de Tlemcen n'ont pas gobé du tout la suppression du festival de la musique andalouse, utilisé depuis 1974 et qui a permis à cette musique d'atteindre en plus des trois écoles des contrées dans les Hauts Plateaux (Sougueur) et même le sud.

 Votre tentative est noble et respectable mais doit tenir compte de toutes les recherches établies jusqu'à présent par des chanteurs chevronnés tels que les frères Ghoul qui ont pu faire connaître cette musique à Boston (USA), avec la même méthode que vous préconisez : garder l'authenticité : c'est le poème et moderniser (utiliser le solfège); lorsque Cheikh Ghaffour de Nedroma a conquis l'Olympia de Paris avec une salle archicomble, il avait certes un orchestre mais sa voix limpide et sa mémoire prodigieuse ont fait l'effet même sur des étrangers qui ne comprenaient pas l'arabe.


Publié dans le Quotidien d’Oran, le 31/054/2007, par Ahmed Cheloufi 
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A
Chers lecteurs. Je me permets de filtrer certains commentaires que je ne trouve pas constructifs pour le blog et les mélomanes qui le visitent. Merci pour votre compréhension. Bien musicalement
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M
si ce genre d'orchestre fantôme existe c'est aussi parcequ'il n'y a pas de journalistes compétents dans ce domaine. on nous parle souvent de diva, maitre, roussignol...
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M
entre nous il est plus agréable d'ecouter cheikh Redouane lors d'une zerda (pourtant il n'y a rien de scientifique !) que d'ecouter la pseudo oeuvre sciebntifique de guerbas ...enfin il faut de tout pour faire un monde .. mais des fois il ne faut pas abuser non plus !
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Y
Faire de la musique pour être aimable, il fallait y penser. On pourrait s'y laisser prendre.Noter que je n'ai rien contre les zerdates, ni contre les musiciens, ni contre les musiciens qui aiment les zerdates. Comme on dit;"Il ne restera dans la rivière que ses galets".Pour ce qui est de faire vivre la musique, je préfère une action qui ferait vivre les musiciens...  (pas des musiciens assistés , payés par ceux qui n'ont jamais écouté cette musique) par exemple quand on arrivera à faire déplacer les gens  aux concerts qui payeront aimablement leur place ... et qui  demanderont en contre-partie un programme de qualité.B.L êtes-vous disposer à payez aimablement vos places lors des concerts ?Et pour faire de la musique, il y a 1001 façons de procéder, inutile pour cela de le crier sur les toits, les musiciens anonymes sont majoritaires je pense et quelque part ils sont plus méritant, car c'est eux qui remplissent les salles, qu'on se le dise. Là , B.L. ce n'était pas aimable de votre part !Bonne continuation et rendez-vous aux prochaines zerdates Youssef Ps. je suis Youssef avec "SS" et pas avec "C"....  
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S
Je trouve dommage que cette musique soit encore l'apanage de personnes ayant eu accès à une certaine éducation et les conditions réunies pour pouvoir la cotoyer (j'en fais moi-meme partie donc je ne vais pas cracher dans la soupe), alors que la musique andalouse devrait s'inscrire dans le  B-A BA de l'éducation populaire algérienne et ce, dans l'interet de la transmission de notre patrimoine mais aussi de notre histoire, et d'une réappropriation de notre propre identité: Méditérranéenne avant tout autre étiquette politico-religio-ethnique; parcours savant où l'amour courtois cotoie celui du divin, où la construction  modale fleurte avec les plus subtiles règles mathématiques et cosmiques. Bien est pris qui croyait prendre: plonger dans l'apprentissage profond de cet art  relève en France du parcours du combattant. Entre d'une part, certains éxilés ayant récupéré à leur compte (au compte de leur propre succès) cet art et se prétendant "Maitre/sse" capables de transmettre ce savoir, ET, d'autre part, jalouseries entre ces chanceux ayant eu accès à ce savoir et qui se disputent (de manière sous-jacente) une primauté injustifiée au lieu d'intelligemment unir leur compétences en un seul et meme lieu de savoir, dans ces deux cas on retrouve toujours les meme personnes (plus ou moins connues mais ayant toutes eu la chance d'apprendre auprès de maitres en Algérie). Je trouve ça dommage , tout comme je trouve dommage de toujours laisser entendre aux élèves que de toute façon c'est un loisir et qu'il est inutile de voir plus loin.  En Algérie, il semble y avoir un certain réveil mais si vous voulez intéresser les Algériens à cette musique rendez leur d'abord la fierté de ce qui leur appartient (oui, je sais, les problèmes du quotidien n'arrangent pas les choses). Et arretons cette "déculturation".Nous sommes une nation forte et raffinée: la résurgence est possible. Pour atteindre le sommet: démarrer de la base. Je crois encore que le miel peut couler en Algérie... Les vrais paradis sont-ils décidèment les paradis perdus? Quitte à paraitre excessive mais j'assume, je pense qu'il devrait y avoir un ministère des Arts en Algérie.
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