Maya W'Mizen...
Présentation du 3ème CD de Saâdeddine ElAndaloussi
(Sorti en septembre 2005)
Après un premier album intitulé « Bellagh Slami Leldjazaïr » sorti en cassette en Algérie en 1993, suivi d’une nouba dans le mode Raml El Maya sortie en France en 1999 et qui a d’ailleurs constitué le premier CD-Rom inter actif dans l’histoire de la musique arabo - andalouse, Saâdeddine ElAndaloussi nous revient avec un troisième album intitulé « Maya W’mizen » et dans lequel il nous propose à travers cinq programmes soigneusement élaborés, un large éventail de mélodies colorées, de rythmes emballents et de textes évoquant la beauté de la nature et ses subtilités, l’amour et la joie de vivre ainsi que celle d’aimer et d’adorer Dieu.
Pour nous faire rêver davantage, dans son nouvel album , Saâdeddine ElAndaloussi a choisi de nous interpréter une douzaine de morceaux, voire d’œuvres à travers lesquelles il a dû faire passer en revue une panoplie de formes poétiques, de formes rythmiques et de modes, qu’il a savamment allié, sans toutefois porter atteinte ni à l’intégrité de l’œuvre ni à l’authenticité que devrait exiger une interprétation conforme ou fidèle à une tradition ; d’ailleurs, les différents stikhbarat et l’in’siraf – Quouddam maya « Chems El Aâchya » en constituent le meilleur exemple.
Conciliant tradition et modernité, l’œuvre de Saâdeddine ElAndaloussi, voire son interprétation, se voit marquée ou caractérisée par :
-La modulation ou le passage d’un mode à un autre, que l’on retrouve principalement dans « Aâyit Ma Neddemmem » un poème haouzi de Ben Msayeb, habituellement chanté dans le mode Raml El Maya auquel Saâdeddine ElAndaloussi en a substitué le mode Aâraq dans le second bit, et, encore dans « Besm Ellah Bdit N’zemmem », une poésie mystique de Ben Khelouf, à travers laquelle, grace à sa voix sublime, Saâdeddine ELAndaloussi nous fait survoler des airs enchevêtrés passant par le Djarka, Zidane, Ghrib et Saba;
-L’adaptation ou la composition d’airs tout à fait nouveaux que l’on retrouve notamment dans « Aâchqui Fezzine N’saha » de Ben Omar, à l’origine, chanté dans le mode Zidane que Saâdeddine ElAndaloussi a adapté au mode Djarka et, encore dans « Billeh Ya Nassim Essaba » et « Adji Tara » qui n’est autre que le second bit de « Quoum Tara » textes arabo –andalous que Saâdeddine a respectivement adaptés pour la circonstance, aux modes Mouel et Sahli;
-Le brassage ou la fusion que l’on voit apparaître non seulement au niveau des paroles et de la mélodie, précisément dans le mezdj « Mahla El âchya– Khallouni Maâ Hibbi » mais, surtout au niveau du rythme, notamment dans « Aâchqui Fezzine N’saha » avec la jonction au rythme Goubbahi, des rythmes Alaoui et Khaliji et encore dans « Billeh Ya Ben El Warchen » avec l’influence des rythmes orientaux sur le rythme Bourdjila.
Dans cet album, Saâdeddine ElAndaloussi semble avoir repris des œuvres déjà rendues célèbres du moins pour la plupart d’entre elles, grâce au fait qu’elles aient été interprétées par de grands noms de la chanson en général mais, il n’en demeure pas moins qu’à la différence de certains parmi ces interprètes, Saâdeddine ElAndaloussi en revisitant les œuvres qu’il a souhaité nous faire redécouvrir tant sur le plan mélodique que sur le plan rythmique, grâce à une interprétation majestueuse, contenue dans un habillage tout à fait contemporain et soutenue par une orchestration très rigoureuse ou par ailleurs, en excellant dans l’art de la modulation et de la broderie, loin de toute forme de fantaisie, grâce à une voix ô combien puissante et mélodieuse, Saâdeddine ElAndaloussi a voulu nom seulement tenter d’apporter un équilibre sonore nouveau mais, surtout nous décrire dans les moindres détails, toutes les richesses qu’une œuvre peut en contenir ainsi que la subtilité que tout un art peut nous offrir.
Rédigée par Fatah IMELOUL
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