Inconnu ou méconnu ? Il est peut-être temps que Cheikh M’hamed Bédjaoui-Chaouche soit enfin reconnu !
Pour la première fois sur le net, et après quelques petits mois d’exploration et de recherches, l’équipe du blog Andaloussiate a l’honneur de diffuser quelques enregistrements audios de disques 78 tours de Cheikh M’hamed Bédjaoui-Chaouch.
Orthographié « M’hammed Bédjaoui » chez Gramophone, « Cheikh Bijaoui Telemçani » chez Baidaphone, et « Cheikh B‘jaoui » chez Polyphon. Notre artiste aura laissé un bon nombre d’enregistrements chez ces maisons de disques au début des années 30’, il est pourtant décédé à l’âge de 35 ans.
Grâce à la collaboration de nos partenaires, nous avons pu réunir plusieurs fichiers sonores classés dans la sanaâ, le hawzi, la chanson populaire ou le charqi. Nous nous ferons un plaisir de les diffuser, une fois traités, au fur et à mesure sur notre chaîne Youtube.
Mes remerciements vont à Mr Amine Bédjaoui, journaliste et petit neveu de l’artiste, d’avoir suscité et ressuscité l’intérêt pour Cheikh M’hamed Bédjaoui, pour son importante contribution et sa patience. Merci aux autres hommes de radio, Bachir Dib et Fatah Imloul, qui nous ont aidés sur le plan technique. Merci à toutes les personnes du monde musical pour leurs différentes collaborations : Abdelkrim Bensid, Mokhtar Hadj Slimane, Rifel Kalfat. Et enfin merci aux amis collectionneurs qui nous ont aidés et soutenus d’une façon ou d’une autre : Mehdi, Nabil et Chris.
Toute autre collaboration est la bienvenue : éléments biographiques, discographiques ou autres. Des mises à jour seront, apportées à la publication.
Biographie *:
Mort en 1937 à l’âge de 35 ans, Cheikh M’hamed BEDJAOUI-CHAOUCHE chanteur, auteur, compositeur de musique andalouse était considéré à Tlemcen comme un musicien talentueux et innovateur.
Il n’aura pas transmit uniquement l’héritage hawzi et andalou, mais également composé de courtes chansons dans lesquelles il avait exprimé à travers son expérience personnelle les difficultés de la vie et les misères qui étaient le lot quotidien de chaque algérien sous l’occupation coloniale.
A cette époque, le colonialisme tentait par tous les moyens d’anéantir toutes les expressions d’une culture authentiquement nationale. Grâce à Dieu, des hommes de cultures, des artistes avaient consenti des efforts et des sacrifices pour que la culture algérienne puisse survivre. Par leur art, ces femmes et ces hommes ont ainsi fait front à l’aliénation.
Né en 1902 à Tlemcen, cheikh M’hamed BEDJAOUI-CHAOUCHE fréquentera dès l’âge de 17 ans le milieu des artisans dont on sait qu’il véhiculait à la source notre culture populaire. C’était un sculpteur sur bois se qui présageait déjà sa sensibilité d’artiste. La plus part des hommes de l’art ont été façonnés par cette ambiance populaire qui échappait en vérité à la contrainte qu’exerçait le pouvoir colonial.
C’est ainsi donc, que ce jeune homme sera initié à la pratique de l’instrumentation musicale. Il acquièra alors rapidement une dextérité certaine en ce domaine, ce qui lui permettra de s’intégrer facilement dans des formations de renommée comme celles de Omar BEKHCHI et plus tard Larbi BENSARI.
Sur scène, il se distinguera très vite sur d’autres concurrents, par ses remarquables possibilités vocales. En fait, Cheikh BEDJAOUI s’affirmera par la suite par ses vertus de soliste au même titre que ses contemporains comme Lazâar BENDALI YAHYA.
C’est certainement toutes ses capacités qui feront de lui une personne relativement libre de ses mouvements. Il a pu ainsi exprimer la voix de l’Algérie en des lieux lointains. En effet, en plus de ses déplacements à l’intérieur du pays, Cheikh M’hamed résidera durant deux années en France. Il enregistrera un grand nombre de disques et acquerra un public considérable. De plus à cette même époque, les stations de radio de France, du Maroc, de la Tunisie et d’Espagne lui consacraient des séances régulières.
Les périodes les plus actives de sa vie se situent autour de 1930, c’est à dire à l’époque où le colonialisme célébrait le centenaire de l’occupation de l’Algérie. En dépit des dures conditions que vivait la population algérienne, l’artiste ne ménagera aucun effort pour transmettre et faire apprécier notre patrimoine poétique et musical national. Hélas, une tuberculose contractée pendant son séjour en France aura raison de lui. Une disparition qui plongera le milieu musical tlemcenien dans une profonde compassion.
* Biographie par Mrs. Souheil Dib et Amine Bédjaoui pour les besoins du Dictionnaire des Musiciens et Interprètes Algériens de Achour Cheurfi.
("Dictionnaire des Musiciens et Interprètes algériens" de Achour Cheurfi, page 72, Editions ANEP)
Photos de Cheikh M'hamed Bédjaoui-Chaouch
Quelques photos des disques 78_ tours de Cheikh M'hamed Bédjaoui
Notre sélection musicale sur Youtube
1- Nqlab Aâraq: El Hawa Qed Malek Fouâdi
انقلاب عراق محصور: الهوى قد ملك فؤادي
2- Hawzi: Faywaq Yehna Qelbî:
حوزي: فايوق يهنى قلبي
3- Insraf Sika: Ma teftaker
انصراف سيكا: ما تفتكر يا غزالي
4- Stikhbar Sihli:
استخبار ساحلي: إليك الجمال
5- Chanson populaire: Dour Biha Ya Chibani
أغنية دور بها يا الشباني
6- Nqlab Moual: Qala Li Sahib Mina Ennass
انقلاب موال: قال لي صاحب من الناس
7- Chanson populaire: Benbara Y'hebb El Foul
اغنية بن بارة يحب الفول
8- Mokhless Raml El Aâchiya: Ya Moqabil
مخلص رمل العشية: يا مقابل
9- Chansonnette: Lâqit Habîbi Fel Djamaâ (1932)