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Andaloussiate

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Musique andalouse d'hier et d'aujourd'hui


Le livre de Mokhtar Hadj Slimane

Publié par Andaloussiate sur 10 Mars 2007, 04:46am

Catégories : #Publications- Interviews

   A propos du livre de Mokhtar Hadj Slimane…  

L’auteur répond aux questions de Andaloussiate Le Blog :




Quelles étaient vos motivations en élaborant le travail que vous avez publié ?

-De quelle promotion a bénéficié votre livre ?

MHS: Je dois vous avouer que, sincèrement, je ne m'attendais pas à un aussi grand intérêt pour mon oeuvre. A partir de là, l'on comprend aisément que ce genre de travaux manque terriblement à notre culture et que les gens sont en attente. Pour revenir à votre question, j'ai eu l'honneur d'être invité, en 2003, à une émission, dont le thème a été uniquement le contenu de mon livre et cela pendant deux heures, à Radio El Bahdja, animée par ceux qui sont devenus mes amis par la suite, Messieurs Nasreddine Baghdadi et le regretté Tarik Hamouche. Je voudrais ouvrir une parenthèse concernant feu Tarik, juste pour lui rendre l'hommage qu'il mérite. C'était un jeune plein d'espoir pour notre culture musicale, avec son sens professionnel dans la recherche et surtout sa personnalité d'une gentillesse et d'une civilité extrêmes. Nous le regrettons énormément, mais telle a été la volonté de Dieu. Allah Yerhamou.

J'ai également été invité à Radio Tlemcen pour une émission sur le même sujet. D'autre part j'ai été sollicité à plusieurs reprises pour des conférences, que je n'ai malheureusement pu honorer, pour raison de santé. Mon livre a également été sujet à débats ouverts entre des spécialistes de la musique arabo-andalouse au Maghreb, des Français, des marocains et des algériens, lors de conférences sur le sujet. Particulièrement lors de cette rencontre rassemblant des juifs et des pieds noirs, pleins de nostalgies lorsqu’il s’agit de leur vie antérieure en Algérie, et bien entendu nos compatriotes. Et pour clore le tout, mon livre a été utilisé comme instrument pédagogique dans des écoles de musique en France, dans les matières spécialisées dans la musique arabe du maghreb. Je vous avoue que j'en suis très honoré. Cela m'encourage et m'incite à faire d'autres travaux, mais en mieux.

-Comment a t-il été accueilli dans le milieu musical ? 

MHS: C’est un peu ce que j’ai dit dans la question précédente. Sur le plan adoption, je vous avoue que j’ai été agréablement surpris par cette appréciation et cet intérêt porté par un public très varié, vieux  et jeunes, hommes et femmes. Cela m’a fait réellement plaisir d’entendre des gens dire que le livre leur a enseigné beaucoup de choses sur cette musique qu’ils aimaient mais dont ils ne connaissaient que peu de choses. Quant au milieu connaisseur, j'avoue n'avoir reçu aucune critique sévère de sa part, malgré que les spécialistes en la matière,  j'en suis certain, ont dû certainement trouver des points sur lesquels ils n'étaient pas d'accord avec moi. Je n'ai pu expliquer cela que par une respectueuse pudeur envers ma personne. Si c'est bien le cas, je ne peux que leur rendre, en les remerciant, le respect qu'ils m’offrent. Sur un autre plan, ce livre m’a permis de me mettre plus en contact avec les grandes personnalités  de notre culture musicale au niveau national, et là ça a été l’occasion d’enrichir et de corriger mon répertoire et mes connaissances. Sur ce point donc, je ne peux être que très satisfait. 

-Quelles ont été les principales critiques qui ont été faites à votre ouvrage ? 

MHS : Je m’attendais à ce qu’il y ait des critiques, car je savais que c’était inévitable, étant conscient que ce livre n’était pas, loin de là, une « encyclopédie » complète et parfaite. Curieusement, le point qui a été le plus critiqué était la forme « médiocre » de l’impression du livre: des photos mal illustrées, une écriture et des caractères trop petits pour les yeux faibles etc. Là, je suis entièrement d’accord avec eux. A tout cela je pourrai avancer, pour justifier un peu tous ces éléments négatifs, que j’ai moi-même tout pris en charge : la conception du livre bien sûr, mais aussi son impression et sa distribution. C’est ce qu’on appelle  « Edition à compte d’auteur ». Alors, dans cette situation, les moyens utilisés n’étant pas ceux de professionnels, le résultat ne pouvait être parfait. Pour les critiques concernant le contenu, elles ont été pour la plupart positives. Quelques personnes ont cependant formulé des désaveux plutôt, je dirai, « capricieux ». Je citerai en exemple celui qui m’a dit : « La photo de la couverture, c’est bien un culte de la personnalité que tu éprouves envers Cheikh Larbi » ou encore celui qui me reproche de mettre les mêmes photos à plusieurs reprises. Qu’y répondre ? 

-Et votre auto critique ? 

MHS: Sur ce point, j’ai toujours laissé la priorité aux autres de le faire pour moi. Il ne me resterait plus qu’à choisir la ou les plus constructives, émanant des personnes compétentes et aptes à critiquer et surtout à conseiller. Cependant, cela ne m’empêche pas de me faire une autocritique, comme vous dites, concernant précisément mon livre. Il y a deux points que j’ai regretté d’avoir omis de noter dans mon livre :

1. Celui de ne pas avoir précisé que le tableau citant les artistes musiciens de l’école de Tlemcen (situé en page 27 du livre), depuis Cheikh Berrahma jusqu’aux jeunes cheikhs d’aujourd’hui, a été conçu par feu Kheireddine Benaboura après un travail de longue haleine et qui a duré plusieurs années. C’est un oubli que je regrette beaucoup. Pour me racheter, j’ai rendu à Cheikh Benaboura son dû en précisant ce détail dans mon site Internet (http://www.andaloutlemcen.8m.com  ) , mais je sais que ce n’est pas suffisant.

2. Toujours dans le même tableau (p.27), en prenant l’initiative tout à fait personnelle d’introduire les noms de nos jeunes artistes actuels, très aptes à devenir de grands cheikhs (il suffit des les encourager pour cela), j’ai là aussi eu la maladresse d’oublier de mentionner mon ami Hammi Bemosmane qui méritait autant que les autres d’être cité. Je me suis excusé auprès de lui, et il a été très compréhensif.  

-Vos projets ?

MHS: Pour mes projets, je crois que vous savez que celui qui m’a pris presque trois années d’efforts vient d’être terminé. Il s'agit d'un coffret de 06 CD’s dans lequel le monde de la musique andalouse s'ouvre  à tous, avec plein de textes sur cette musique, d'illustrations photos, des dizaines d'heures de musique et même des séquences vidéo de Cheikh Larbi et d'autres encore. Il ne me reste plus que la diffusion et son édition. Pour ceux qui veulent acquérir ce coffret, je leur demande de me contacter dans le site plus haut ou dans mon mail : hsmokhtar2002@yahoo.fr

Quant aux futurs projets, les idées ne manquent pas. Il ne me reste que le choix final à faire et entamer le travail. Ce sera pour bientôt.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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U
Mr alias Settouti, vous dites n'importe quoi . Vous avez un problème on dirait. Certainement, votre personnage n'honore pas vos ancetres, à moins que vous ne soyez pas un vrai Settouti. Ne faites pas attention à son commentaire, il faut l'IGNORER.
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N
Bonjour à tous ;<br /> Voici un commentaire qui attise la curiosité, tant de questions dans un post ! <br /> Toutes ces questions sont pertinentes, mais il ne suffit de faire des remarque ou des constats, vaut mieux apporter, pourquoi pas apporter un mieux, on sera ravi.<br /> A propos, de Tlemcen est l’ancienne école et Alger la nouvelle, comment pouviez vous être si sûr ? Déjà qu’on a des problèmes dans leurs appellations respectives, entre Sanâa et Gharnati, Yafil évoquait le mot Gharnati pour Alger, alors où est la vérité ?<br /> Après, ce fut une autre question à propos de l’histoire de la musique au XVe XVIe et XVIIe siècles, pour ne citer que cela ! Comment voulez-vous, vous penchez vers ces périodes, alors que nous ne connaissons rien de l’évolution de la musique pendant nos jours, savions nous ce qui ce fait dans une école à Annaba (activités, productions, prestations, …) ou une autre à Nedroma, Mostaganem, Koléa ou autre ? Il me semble fort bien que le mal est bien profond, il se cache dans le fait, que ces fameuses écoles ou associations plutôt cercle politico-musicale-commerciale ne jouent pas leurs rôle d’apprentissage, ni l’histoire, ni la théorie ; penchons-nous sur la question, est ce que l’exécution de cette musique, telle elle est faite, est correct, je pense fort bien que tout est à revoir.<br /> En toute, simplicité, toute critique est la bienvenue autant qu’elle soit constructive, d’ici là, veuillez accepter mon profond respect<br /> Nassim
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K
Bonjour. Je vous remercie de vous être donné la peine de laisser cet enrichissant commentaire. Cependant, je tiens à vous informer que ce blog a été créé par une mélomane, rien de plus, qui n'est ni musicologue, ni historienne, ni même musicienne. Je m'y suis mise avec comme alliées ma seule curiosité et beaucoup de volonté à vulgariser notre cher patrimoine via le Net. Un blog qui vient appuyer ce qu'ont déjà présenté des sites auparavant. Mon espace ouvre la liberté aux mélomanes de s'exprimer et c'est tant mieux. C'est grâce à plusieurs musiciens et mélomanes que j'ai réussi à alimenter ce modeste blog, qui n'a pas la prétention de réunir tous les aspects et secrets de l'andalou, dans toutes ses couleurs, et ceci n'est secret pour personne. Ce blog a des parrains dont je suis honorée de la collaboration et des conseils. Andaloussiate est une affaire de plusieurs, chacun peut y apporter son grain de sel s'il le souhaite. On serait tous heureux de profiter du savoir d'un historien. L'appel est lancé, ça serait bien de voir naître d'autres blogs dans ce sens. Je vous prie enfin, au nom de la mémoire collective, de nous de nous éclaircir sur certains points que vous évoquez dans votre commentaire :<br />  <br /> <br /> 1- Vous parlez de « mauvaise interprétation » : laquelle ? Pour corriger nos insuffisances.<br />  <br /> <br /> «  … certaines notions... d'écoles  ou "styles" » : de quoi s’agit-il selon votre expertise ?<br />  <br /> <br /> 2- Vous parlez du rôle imminent de l’historien, et des publications du 15, 16, 17 ème siècles : A votre connaissance, y a-t-il une bibliographie à votre disposition de documents et ouvrages disponibles (dans quelles bibliothèques ?), qui puissent nous guider et aider à accomplir une tache pareille ?<br />  <br /> <br /> 3- « Concernant la musique, je dirais que Tlemcen est l'ancienne école et Alger la nouvelle école » : De quelle manière ? Du point de vue de l’histoire, du style ou autre? Plus de précisions sur cet aspect seraient appréciées par les mélomanes et non-connaisseurs.<br />  <br /> <br /> 4- « …certaines biographies comportent des erreurs impardonnables! Il faudrait travailler aussi le style! » : Ces erreurs impardonnables, de quel genre sont-elles ? Quelle réponse serait satisfaisante pour le public ? Comment y remédier ? L’auteur, les mélomanes et les novices seraient sans aucun doute enchantés par ce genre de feedback constructifs émanant d’érudit comme votre respectable personne. Pour le style, Allah Ghaleb, hadak ma aâta Rabbi comme on dit !<br />  <br /> <br /> 5- « Il faudrait songer à alimenter ce blog d'extraits musicaux » : Y a-t-il des philanthropes qui pourraient subvenir au fardeau financier d’un site Web pour mettre des échantillons sonores à la disposition du public ?
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M
Je voudrais apporter une petite et modeste contribution à cet intéressant blog servant comme incursion à la culture musicale arabo-andalouse en Algérie. J'ai souvent eu l'occasion de constater sur les interventions de plusieurs intéressés y compris l'auteur de ce blog un amalgame du à une mauvaise interprétation et surtout compréhension de certaines notions ayant trait à cette musique mais celle qui a interpellé beaucoup mon esprit c'est celle d'"écoles" ou "styles"surtout lorsqu'il s agit de Tlemcen et Alger. Je pense qu'aujourd'hui pour clarifier cette situation , la question nécessite l'intervention à la fois de musicologues, chercheurs, maitres mais aussi et surtout l'historien.<br />  <br /> <br /> L'historien avec ses connaissances et son savoir faire peut éclairer avec des indices historiques tant de choses...! Il me semble (et c'est mon propre avis) que son intervention est très précieuse. Ce que je constate aussi, et c'est ce qui me fait penser ainsi, c'est l'absence quasi totale d'écrits ou publications sur le 15ème, 16ème, 17ème, 18ème siècle musical en Algérie il serait intéressant de se pencher sur ces périodes qui apporterons plus d'éclairage et nous permettent de mieux comprendre divers phénomènes dont certains ne veulent évoquer !( ?). Il faut écrire l'histoire de la musique arabo-andalouse dés son arrivée en Algérie, pourquoi, depuis Al Maqqari, on ne veux aborder ce chapitre. La tache revient au chercheurs et historiens de l'art. le musicologue fait son travail, le maitre aussi mais il faut la présence de cet historien.<br />  <br /> <br /> Concernant la musique, je dirais que Tlemcen est l'ancienne école et Alger la nouvelle école.<br />  <br /> <br /> Je voudrais connaitre vos avis sur cette question !<br />  <br /> <br /> Autre chose, certaines biographies comportent des erreurs impardonnables! il faudrait travailler aussi le style!<br />  <br /> <br /> Il faudrait songer à alimenter ce blog d'extraits musicaux<br />  <br /> <br /> C'était là quelques remarques dont je voulais faire part à l'auteur de ce blog.<br />  <br /> <br /> Merci encore une fois pour ce blog.<br />  <br />
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T
Bonne interview pour un livre qui participe à la promotion de l'art andalou ..bravo!
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